Essai

Stylée
Avant de soulever les sujets qui fâchent, jetons d’abord un coup d’œil sur cette RS qui remplace et la Thruxton standard et la Thruxton R. Chez Triumph, on a fait simple en termes de coloris en la plongeant dans un pot de peinture noire, histoire de rendre la moto encore plus « outlaw ». Jantes, ressorts d’amortisseurs, carters moteur et de boîte de vitesses ainsi que les caches arbres à cames passent du côté obscur... Et cela ne lui va pas mal du tout, surtout avec la carrosserie gris/argent à bande rouge mat.

Évolutions techniques
Les plus gros changements sont plutôt techniques, avec cette bonne refonte qui donne des ailes au bloc 1200 cm3. Le moteur (Euro 5) gagne 8 ch, prend 500 tours de plus, tout en délivrant un couple identique 700 tours plus bas. Que du bonus ! Côté moteur, c’est donc du tout bon. La partie-cycle n’est pas en reste : 6 kg de gagnés, des étriers de freins Brembo dernière génération, des pneus supersport et toujours l’excellente fourche Showa BPF et les combinés amortisseurs Ohlins.

Un twin plein de vie
Une fois en selle, on retrouve cette position sport, agréable car sans excès et qui donne tout de suite envie d’aller « arsouiller ». Notons juste la surprenante étroitesse du réservoir pour une 1200 et la mauvaise intégration des câblages électriques en provenance des commodos. Ils touchent le réservoir quand on braque à fond... Vu le prix de l’engin, ce n’est pas très cool.
En ville, la Thruxton RS n’est pas à son aise. Elle braque moyennement (demi-tour sur 5,60 m), et son moteur chauffe les cuisses aux arrêts aux feux tricolores. Les moins sportifs critiquent l’appui sur les poignets qu’induisent les guidons-bracelets... La Thruxton RS apprécie surtout le réseau secondaire. Pressons-nous de lui donner ce qu’elle réclame en empruntant les petites routes de l’Algarve, au Portugal, notre terrain de jeu.

En mode Tourist Trophy
Mode cartographique en « Sport », je me cale derrière l’ouvreur maison : Gary Johnson, multiple vainqueur au Tourist Trophy ! Inutile de dire qu’il sait tourner la poignée de gaz dans le bon sens ! Quel plaisir de retrouver ce twin plein de vie qui vous en donne encore plus dans cette nouvelle version. Plus vif à prendre ses tours, plus puissant, et sonnant la charge comme un gros twin doit le faire, je me régale à l’exploiter sans retenue, malgré une météo très humide. Les chevaux sont là, mais haut perchés. En usage routier, le couple, placé plus bas, prévaut. Alors oui, dans l’absolu, c’est mieux qu’avant. Ceci posé, la différence avec l’ancien bloc est ténue...

Partie-cycle à l’avenant
La partie-cycle évolue moins, hormis le freinage. Très efficace hier, il devient excellent. La tenue de route est identique, avec un léger déséquilibre entre la fourche, super bien calibrée, et les amortisseurs aux ressorts raides et à l’amorti hydraulique plutôt souple au rebond. En clair, le train avant rentre bien mieux en courbe que l’arrière n’en sort ! Après avoir « fermé » la détente hydraulique, je suis quand même parvenu à un compromis satisfaisant autorisant des vitesses de passage façon « TouristTrophy », bien aidé par Gary et ses trajectoires parfaites ! Seul regret, il est difficile de bien serrer les cuisses contre le réservoir lors des gros freinages à cause de son étroitesse. Si vous êtes habitué aux roadsters sportifs équipés de réservoirs ventrus, il faut réapprendre à freiner en comptant sur la seule force des bras... On parle là de conduite extrême évidemment !

Le verdict
La Thruxton RS mêle sensations vintage et performances modernes !
Un « mix » détonnant qui renvoie aux grandes heures des café racers de légende.
La Thruxton RS, c’est un châssis sûr (malgré les amortos raides), un gros twin qui vibre et sonne la charge dans une ambiance incomparable. Ce 1200 HP (pour High Power) est une merveille, alliant couple, puissance, vibrations et sonorité. Un style néorétro sportif auquel on adhère à 100 % ! Pour ce qui est du tarif, il reste élevé : 2700 € supérieur à celui de sa concurrente directe, la BMW R NineT Racer. Mais cette dernière (essayée ici sur circuit) est plus lourde, beaucoup moins bien équipée, et plus radicale...

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Fiche technique

Triumph Thruxton RS 2020 - Fiche technique (données constructeur)
Moteur
- Type : bicylindre en ligne refroidissement liquide, 4T, 1 ACT, 4 soupapes par cylindre
- Cylindrée (al. x cse) : 1200 cm3 (97,6 x 80 mm)
- Puissance maxi : 105 ch (77 kW) à 7 500 tr/min
- Couple maxi : 11,4 m.kg (112 N.m) à 4 250 tr/min
- Alim. /dépollution : injection/Euro 5
Transmission
- Boîte de vitesses à 6 rapports
- Transmission finale par chaîne
Partie-cycle
- Frein Av (étrier à x pist.) : 2 disques, Ø 310 mm (4 opp.)
- Frein Ar (étrier à x pist.) : 1 disque Ø 220 mm (2).
- Pneu Av - Pneu Ar : 120/70/17 - 160/60/17
- Réservoir (réserve) : 14,5 litres (n.c.)
- Poids annoncé : 216 kg (tous pleins faits)
- Hauteur de sellle : 810 mm (778 mm option)
Pratique
- Coloris : gris deux tons/noir
- Garantie : 2 ans pièces et M.O., assistance
- Prix : 16 700 €

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