Rencontre avec Mohamed Rais : « on m’appelle le Coluche tunisien »

« On m’appelle le Coluche tunisien ! », voilà en une phrase comment résumer la vie de motard de Mohamed Rais. Président de la Fédération tunisienne des motards en colère (FTMC) et d’un club motard très important (le Bardo Bikers), il décrypte avec nous la vie des motards tunisiens. Rencontre.
Quel motard es-tu ? Sur quoi tu roules ? D’où te vient cette passion de la moto ?
Quel motard je suis ? Je suis, déjà, un motard au quotidien. Je suis parmi les très rares, pour ne pas dire l’unique motard, qui va au travail en costard cravate avec une grosse cylindrée en Tunisie. Au point que les policiers, lorsqu’ils m’arrêtent de temps en temps, me disent bonjour Monsieur, croyant qu’il n’y a aucune probabilité que je sois tunisien. Je roule actuellement en Honda ST 1300 Pan European, après avoir fracassé ma Speed Triple l’année dernière sur le Tunisia Rally Tour.
Quelles difficultés rencontrent les motards tunisiens ?
Ils sont considérés comme des voyous. C’est d’ailleurs pourquoi je tiens à faire de la moto en costume-cravate, et à insister sur son utilisation quotidienne : question de démontrer qu’il y a des gens responsables qui se déplacent à moto.
L’État met tout en œuvre pour décourager l’usage de la moto, des droits de douane plus élevés que le prix d’achat de la machine, une vignette qui équivaut près de 3 SMIC tunisiens (585 dinars soit près de 300 euros), une répression policière tous azimuts, des compagnies d’assurance qui n’assurent pas les deux-roues...